- détriment
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• 1236; lat. detrimentum, de deterere → détritus♦ Vx Dommage, préjudice, tort.♢ Mod. À (mon, son...) DÉTRIMENT; AU DÉTRIMENT DE : au désavantage, au préjudice de. « Comme Antipas jurait qu'il ferait tout pour l'Empereur, Vitellius ajouta : — “Même au détriment des autres ?” » (Flaubert).⊗ CONTR. Avantage.Synonymes :- désavantage- tortdétriment(au) loc. Prép. Au détriment de: au préjudice de. Il travaille au détriment de sa santé.⇒DÉTRIMENT, subst. masc.A.— Au sing.1. Vx ou littér. Dommage, préjudice subi par quelqu'un. Un détriment grave; causer un grand détriment à; subir un détriment considérable. Je ne lis plus les journaux français. D'ailleurs quel détriment? (VERLAINE, Corresp., t. 1, 1873, p. 313). Ce m'est un détriment que, sans que j'y consente, La beauté d'un humain fasse que je la sente (JAMMES, De tout temps à jamais, 1935, p. 46).2. Au détriment de. Locution prépositionnelle marquant une corrélation entre deux éléments, en introduisant l'élément qui est défavorisé par rapport à l'élément favorisé. Loc. synon. aux dépens de. Au détriment des autres; au détriment de sa santé; tourner au détriment de; vivre au détriment de. Menace de gelée, qui s'est réalisée dans la nuit au détriment de ce pauvre pays (DELACROIX, Journal, 1854, p. 171). Je travaille sans désemparer. Sept ou huit heures par jour; au détriment de tout le reste, lectures et correspondance (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1948, p. CXXX) :• Les grèves, lorsqu'elles se produisent, ne peuvent avoir d'autres conséquences que d'aggraver davantage, au détriment de tous, les déficiences de la production.DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, p. 577.B.— Au plur., vx. Débris d'une matière qui s'est désagrégée. Détriments de coquilles. Synon. fragments, restes. Nous ne trouvâmes sur le sable, que des détrimens de moules, de limaçons et de pourpres (Voy. La Pérouse, t. 3, 1797, p. 22).— Au fig. Vestiges, reliques. [Il] fit, avant de se retirer, un beau salut à ces pieux détriments, puis une génuflexion, en bas, devant le tabernacle (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 251).— P. métaph. Ces courtisans (...) Ces ouvriers déchus (...) Détrimens de l'Empire, étreignant notre époque (P. BOREL, Rhaps., 1811, p. 123).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1236 detriement « dommage, préjudice » (Livre blanc, f° 10 r°, A. mun. Valenciennes ds GDF. Compl.); 1383 en detriment de (VARIN, Archives administr. de la ville de Reims, t. III, p. 528 ds LITTRÉ); XVe s. au détriment de (Statuts des tanneurs de Coulommiers, Bulletin du comité de la langue, t. III, p. 563, ibid.). Empr. au lat. class. detrimentum « action d'enlever en frottant; détriment, perte, dommage »; dér. de deterere, cf. détritus. Fréq. abs. littér. :319. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 433, b) 230; XXe s. : a) 487, b) 570.
détriment [detʀimɑ̃] n. m.ÉTYM. 1236; lat. detrimentum, de deterere « user en frottant ». → Détritus.❖1 Vx. Dommage, préjudice, tort.2 ☑ Mod. À (mon, son…) détriment. || Cet arrangement s'est conclu à mon détriment. || Cela tourne à son détriment. || Favoriser une classe au détriment des autres (→ Arbitre, cit. 7).1 (…) beaucoup d'hommes marquants de ces deux partis sont choisis au détriment des modérés du Centre.Georges Lecomte, Ma traversée, p. 26.2 (…) comme Antipas jurait qu'il ferait tout pour l'Empereur, Vitellius ajouta : — « Même au détriment des autres ? »Flaubert, Trois contes, « Hérodias », II.3 Au plur. Vx. Fragments d'une matière qui s'est désagrégée. || Des détriments de coquilles. ⇒ Débris, reste (restes); détritus (1.).❖CONTR. Avantage.
Encyclopédie Universelle. 2012.